Samedi 16 juin 2012.



Prisonniers un temps







Temps, tu es à la fois long et instantané ; qui peut t’apprivoiser ?
Passé, futur, présent, horloges, calendriers, sextants …
Toute une armada déployée pour t’apprécier et te matérialiser.
Mais ce ne sont là qu’illusions et nous sommes en pleine hallucination quand nous pensons te gérer.

Et puis ça nous prend chacun notre tour,
un jour nous souhaitons tour à tour,
te posséder, te donner, te voler, t’anticiper, te démonter, te retenir, te remonter, t’arrêter, t’avancer, te devancer, te maîtriser, te modifier, t’échapper, te repasser, t’expliquer, te renvoyer, t’ignorer, te cerner, te monnayer, te contourner, te transmettre, t’enlever, t’échanger, te limiter, te définir, te parler, te transporter, t’éliminer et que sais-je encore, t’oublier ?
Temps, tu es fatiguant !

Tu nous as capturés. Depuis quand sommes-nous tes prisonniers ?
Dès le commencement, en catimini, tu nous emmaillotes.
Délicatement sans bruit tu nous revêts ta camisole. Elle n’a ni odeur, ni couleur et c’est sans douleur que tu nous ligotes.
A notre naissance, tu es le bienvenu et dès lors tu nous conditionnes ; il nous sera impossible de vivre sans toi.
Temps, comment réagirais-tu, si lors de ta venue, au lieu d’être ignorants de toi nous t’attendions ?
Pour le coup, nous t’aurions devancé. Te surprendre, en voilà un beau pied de nez !
Temps, je reconnais là ta justesse, car, soit par équité ou inimitié tu n’oublies personne.
Plus notre durée de vie s’allonge et plus on s’accroche à toi. Fabuleux ce lien !
Au départ, innocents, nous t’ignorions et tu t’en réjouis d’avance, car de cette étourderie nous en conserverons les traces et en payerons le prix.
Tu es un faux ami.
Sans conteste nous sommes tes prisonniers, car même ceux qui n’en peuvent plus de toi, tu ne les lâche pas.
Est-ce notre irrévérence ou notre impolitesse qui nous coûte si cher ?
Bien sûr tu es le grand vainqueur, mais peux-tu en tirer gloire ?
Si bataille il y a, dès le départ la rencontre est faussée.
Nous prenons effectivement conscience de ton existence, mais bien trop tard, quand nous sommes déjà en manque de toi.

Si j’avais su … Si j’avais pu ... Oh ! si je pouvais. Combien de fois entends-tu ces mots ? Avant et après toi qu’est-ce qu’il y a ?
De quelle substance es-tu fait ?
Qui t’a conçu ?
Où résides-tu ?
Dis-moi Temps, te serais-tu déréglé ?
Si non, pourquoi cette boulimie de vies ?
Jamais apparemment tu ne t’en rassasies.

Maintenant je sais qu’ici tu es immuable, heureusement pour toi, car si à l’inverse ta présence dépendait de nous, nous te ferions payer un lourd tribu.
Temps, dis-moi, qu’elle est cette ardoise laissée par l’humanité ?
Car en son nom je m’insurge, si un contrat tu détiens, il doit être renégocié.
Les clauses du montant à payer pour notre liberté sont amplement dépassées.



Moustouillette- aps.





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